Pablo Picasso Spanish, 1881-1973
45 x 34 cm (sheet)
Picasso créa plusieurs bustes et têtes de Marie-Thérèse Walter au début des années 1930 dans son atelier de Boisegeloup. À cette époque, il expérimente l'exagération et l'abstraction de la forme humaine et fusionne souvent le nez et le front de la jeune femme en une protubérance proéminente qui domine le visage, tant dans la peinture que dans la sculpture de cette période. Au fil des ans, de nombreux historiens de l'art l'ont interprétée comme une forme phallique représentant le désir de Picasso pour sa jeune amante. Deborah Wye, conservateur principal au Musée d'art moderne, a également noté qu'il ressemble aux caractéristiques faciales de nombreux masques de fertilité africains qui faisaient partie de la collection de Picasso installée à Boisgeloup.
De nombreuses estampes de cette période, dont plusieurs planches de la Suite Vollard, montrent un sculpteur dans son atelier, contemplant son travail. D'autres gravures réimaginent les propres sculptures de Picasso sous une forme bidimensionnelle, comme dans cet exemple. Dans ces œuvres, il aimait jouer avec les effets tridimensionnels que l'on peut obtenir en utilisant uniquement la ligne, en particulier par le simple contour.
Les élégants dessins au trait comme celui-ci ont peut-être été inspirés par la rivalité amicale entre Picasso et Matisse, qui était un maître de la ligne de contour. Picasso tenait Matisse en haute estime et se rendait souvent dans l'atelier de son ami pour incorporer les innovations qu'il y trouvait dans son propre travail. Leur amitié compétitive et leur estime mutuelle ont été explorées en profondeur dans l'exposition Matisse/ Picasso au Musée d'art moderne en 2002.
Provenance
Roger Lacourière, Paris
Bouquinerie de l’Institut,Paris
John Szoke Gallery, New-York
Private collection, Paris.
Literature
Georges Bloch, Pablo Picasso, Catalogue de l’oeuvre gravé et lithographié 1904-1967, Berne, Editions Kornfeld et Klipstein, 1968, n°255.
Brigitte Baer, Picasso Peintre-Graveur. Tome II, Editions Kornfeld, 1989, n°294.