César Baldaccini, dit César French, 1921-1998
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Provenance
Atelier de l'artiste, Paris
Saldenberg, New York
Galerie Claude Bernard, Paris
Galerie Pierre Nahon, Paris
Collection privée, France
Certificat de Denise Durand-Ruel du 9/12/1999, avec le numéro d'archive n°4859
Literature
Après avoir travaillé pendant un an dans les usines Fulmen, Denise Durand-Ruel se marie en 1956 avec l'officier Philippe Durand-Ruel, petit-fils du célèbre marchand d'art impressionniste Paul Durand-Ruel. Dans le cadres d’affectations, elle suit son mari entre le Maroc et l’Algérie, tout en faisant preuve d'une certaine indépendance : « La vie d'une femme militaire me convenait bien. J'ai toujours dit que j'épouserais un soldat pour qu'il ne soit pas sur mon dos ». En 1961, Après un coup d'État manqué dans les derniers incendies de la guerre d'Algérie, son mari est incarcéré pendant trois mois, à la mort de son beau-père, Pierre Durand-Ruel.
De retour à Paris, la jeune famille hérite d'une importante collection d'art impressionniste. « Seul l'arrière-grand-père, Paul Durand-Ruel, avait été formidable. Depuis, personne n'avait acheté. Au départ, nous voulions lier les impressionnistes à notre époque en achetant moderne. Mais nous ne l'avons pas fait car, pour acheter un Matisse, il fallait vendre deux impressionnistes. L’héritage n’était pas suffisant pour rattraper le retard », se souvient-elle. Le couple se tourne ensuite vers l'art actuel, ignorant la tranche coûteuse d’avant-guerre. Le couple, plus précisément Philippe Durand-Ruel, et l’antiquaire Jean-Marie Rossi qui, après avoir entièrement aménagé l’appartement familial en mobilier du XVIIIe siècle, les initient à l’art contemporain. Denise Durand-Ruel admet à cette époque une position effacée. « J'ai fait l'ouverture avec eux, mais mon avis n'était pas important », dit-elle sans se départir de sa bonne humeur.
Vers 1963-1964, le couple achète Wols, César, Christo et Arman. Personnage attachant, Denise Durand-Ruel suscite une unanimité qui, ailleurs, semblerait douteuse, voire irritante. Dans son cas, les esprits les plus affligés abaissent leurs armes. « C'est la preuve paradoxale que l'on peut générer des compliments consensuels sans être fade. Elle a une pêche d’enfer », déclare Bertrand Lavier.
Aussi généreuse que possible, Denise Durand-Ruel entreprend une tâche fastidieuse : le catalogue raisonné. Pour elle, l'art n'est pas qu'un divertissement. En 1967, après la rencontre avec François Daulte, qui lui parle des imbroglios du faux Renoir, elle commence à archiver des artistes contemporains. Elle dirige cette activité pour Jean-Pierre Raynaud, César, Arman et Bertrand Lavier. « j'ai été étonné qu'elle ait commencé le catalogue avec une personne jeune, avec une œuvre de cinq ans. Elle est très scrupuleuse et très honnête », dit Jean-Pierre Raynaud. « Denise s'est mise à la disposition de l'art alors qu'elle aurait pu avoir une vie plus frivole, d’autant plus que c’est un choix irréversible qui vous prend vingt, trente ans ». Elle publie les deux premiers volumes d’Arman (1991 et 1994) et le premier volume de César (1994).